Le sommeil est
la période consacrée à la récupération de l’organisme. Contrairement à ce que
l’on peut penser, c’est une période d’activité, au même titre que l’éveil.
Certes, la
perception sensorielle et l’activité corporelle sont grandement réduites mais
l’organisme poursuit son activité, sous une autre forme : il s’efforce
d’accomplir plusieurs tâches qui lui permettront de récupérer de la journée et
d’assurer son entretien.
Les phases de
sommeil
Nous dormons
par cycles de 90 à 120 min. Une nuit de sommeil consiste en trois à six de ces
cycles, chacun étant composé de cinq phases :
L’endormissement
: A l’heure habituelle où nous nous endormons, notre cerveau sécrète les
hormones qui provoquent bâillements et somnolences : c’est le moment où il nous
est le plus facile de nous endormir. Au fur et à mesure que le sommeil nous
gagne, nos muscles se relâchent, notre vigilance baisse et notre pouls et notre
respiration ralentissent.
Le sommeil
léger : Nous sommes assoupis mais un stimulus extérieur (un bruit ou un contact
physique) peut nous réveiller.
Le sommeil
lent léger : Les signes vitaux ralentissent et deviennent plus réguliers.
L’activité musculaire est presque imperceptible.
Le sommeil
lent profond : Il occupe la plus grande part de notre sommeil. La température
est basse et les signes vitaux sont totalement réguliers. C’est à ce moment que
le corps grandit : division cellulaire, production de l’hormone de croissance
etc…
Le sommeil
paradoxal : L’activité électrique des yeux et du cerveau gagne en intensité.
L’esprit est éveillé mais sans perception de l’environnement.
Le pouls et la
respiration sont irréguliers. La consommation en air et en glucose est aussi
élevée qu’au réveil.
Il occupe 20%
du premier cycle et est de plus en plus long à mesure que la nuit avance.
Dormir
suffisamment
Les besoins de
chacun sont différents : Il est fantaisiste de prétendre qu’une nuit de sommeil
doit durer X heures, et que ce nombre est valable pour tous.
Si nous écourtons
nos nuits, nous ressentons une sensation de fatigue et d’épuisement pendant la
journée. Même si nous sommes capable de pointes d’énergie, celles-ci ne durent
pas et nous laissent fatigué et démotivé.
Des nuits ou
des siestes trop longues ne nous reposent pas davantage : soit parce que les
réveils sont fréquents soit parce que nous peinons à nous endormir le soir
venu.
Les symptômes
Le Bâillement
: est un réflexe contrôlable provoqué par la fatigue, mais aussi par l’ennui,
la faim et l’angoisse. Une longue inspiration, une brève apnée puis une courte
inspiration (parfois suivies de larmes ou d’étirements) permettent de stimuler
la vigilance, de procurer une courte sensation de bien-être et… de faire bâiller
à son tour le voisin.
Les Cernes :
L’augmentation de la quantité de sang dans la zone du pourtour de l’œil (là où
la peau est plus fine) produit cette couleur foncée. Elles sont dues au manque
de sommeil mais peuvent également être causée par l’alcool, le tabac ou le
stress. Notons que la transparence de la peau dépend de chaque individu : ce
qui explique que nous soyons tous différemment « marqués » par les
cernes.
Hormone de la
fatigue et café : Plus nous restons éveillés, plus nous accumulons d’adénosine.
Ce neuro-transmetteur se fixe sur les récepteurs du système nerveux et nous
informe que nous avons besoin de repos. Les excitants (comme le café) ne
dissipent pas notre fatigue : ils se contentent d’empêcher l’adénosine de se
fixer sur les récepteurs. La vigilance est temporairement renforcée, mais ce
n’est pas une raison pour se priver de sommeil.
La sieste
Elle est
indispensable à ceux qui doivent se contenter des plages de sommeil les plus
courtes (0h00 – 5h00), pour des raisons professionnelles, scolaires ou encore
volontaires (sorties, loisirs, télévision etc…). La sieste permet alors de
rembourser sa « dette de sommeil ».
Elle est utile
à tous : Les somnolences que chacun ressent entre 13h00 et 15h00 ne sont pas
dues à la digestion (même si un repas copieux peut en accentuer l’effet) mais
aux besoin du corps qui réclame un peu de repos. Notre rythme de vie est
partagé entre activité et relâche : il faut savoir alterner les deux.
Sieste Flash
et Sieste Longue
La sieste
flash dure de 10 à 20 minutes. Trop courte pour entrer en sommeil profond, elle
permet de vous détendre et vous laisse la possibilité de vous réveiller par un
réveil provoqué.
A l’inverse,
la sieste longue (une heure ou plus) doit s’achever sur un réveil naturel : au
sortir du sommeil paradoxal ou du sommeil profond, l’esprit est confus et en
proie à une sensation désagréable qui met du temps à se dissiper. Si cela est
nécessaire, quelques exercices de gymnastique devraient contribuer à faire
disparaître les effets.
La sieste
flash doit être utilisée tous les jours : comme toute les disciplines, seul
l’entraînement permet d’en acquérir la maîtrise. Au réveil, vous êtes plus
reposé, plus vigilant, plus disponible et moins tendu.
La sieste
longue doit être réservée à certains cas :
Chez les
enfants.
Pour tous les
travailleurs de nuit : il est impératif de prendre un petit déjeuner et de se
reposer dès la fin du travail et dans les meilleurs conditions possibles (=
sans risques d’interruptions).
En prévention
d’une nuit tronquée : Dormir en fin d’après-midi pour anticiper le travail de
nuit ou une sortie nocturne.
Évolutions
tardives
L’occidental a
du mal à se défaire de sa mauvaise opinion sur le sommeil… La sieste est le
privilège des enfants, des personnes âgées et des malades : elle est donc
perçue comme une marque d’infantilisation ou de sénilité chez l’adulte.
De même, il
est mal vu de dormir plus de huit heures chaque nuit : Mieux vaut se flatter de
n’avoir besoin que de quelques heures de sommeil, même si de magnifiques cernes
juste sous les yeux prétendent le contraire.
Heureusement,
depuis peu, la sieste retrouve ses lettres de noblesses. Le sommeil est moins
considéré comme une perte de temps et nous prenons progressivement conscience
des implications d’un sommeil perturbé sur notre organisme. (Des études menées
sur une longue période ont même montré qu’un dysfonctionnement dans notre cycle
de repos pouvait être la cause de nombreuses maladies).
Il ne serait
donc peut-être pas inutile d’accorder un peu plus de considération à une
activité aussi indispensable à notre santé, et qui fut trop souvent dénigrée.